outil de formation

En quelques mots, un LMS, c’est l’application logicielle pour dispenser des formations en ligne. C’est la boite à outils de formation. Elle permet de créer des modules puis de piloter les programmes de formation basés sur ces modules, jusqu’à l’organisation complète et le suivi de parcours personnalisés. Mais comment tirer tout le jus du fruit quand on n’est pas un spécialiste IT, sans y passer des heures ni s’arracher les cheveux ? C’est tout l’enjeu!

Ce mois-ci, c’est un article pratique que je vous propose, pour décrypter ce jargon de la formation numérisée et mieux comprendre les enjeux des outils de formation.

En quoi un outil de formation de type plateforme LMS est incontournable ?

Une plateforme LMS, c’est avant tout une bibliothèque, où vous allez pouvoir ranger tout le matériel de formation dont vous disposez en interne. Aussi bien les fichiers Power Point de votre collègue Polo La Science, que les vidéos créées en atelier avec le portable de votre autre collègue Futfut’Kevin. Mais également, tout ce que vous pouvez glaner à l’extérieur, à commencer par des vidéos sur YouTube.

Cette bibliothèque est accessible 24h/24 sur PC, tablette ou téléphone portable. Si elle a bien été conçue, n’importe quel nouvel entrant doit pouvoir trouver facilement sa voie jusqu’aux ressources de formation qu’il recherche ou pour lesquelles il a été invité.

Le LMS est aussi un méga outil de formation, qui peut accomplir toutes les tâches du bibliothécaire, et bien au-delà.

  • Vous pouvez regrouper ces contenus par parcours de formation, comme on assemble des briques pour bâtir un mur. On crée ainsi des parcours spécifiques, voire individualisés, en fonction des profils et des compétences à renforcer des participants.
  • Vous pouvez piloter l’utilisation de ces parcours, gérer les accès, suivre à distance et évaluer la progression de chacun jusqu’à la certification, détecter où les participants rencontrent des problèmes le long des parcours de plusieurs semaines ou plusieurs mois.
  • De ce fait, vous pouvez créer des “communautés d’apprenants” en ligne, avec forums en présence des experts métier, chats, partages de documents, etc.

Pour les administrateurs de la plateforme, c’est aussi la possibilité de gérer tous les aspects administratifs et logistiques liés aux programmes de formation, bien mieux qu’avec les fichiers Excel “fait maison” sur chaque site, le tout en accord avec les exigences du label Qualiopi.

Les plus des outils de formation de type LCMS et LXP/LEP (*)

L’important dans LCMS, c’est bien sûr le C, qui signifie Content, Contenu. Le LMS contient maintenant une boîte à outils qui vous permet de créer vos supports de formation, en associant diaporamas Power Point ou pdf, vidéos, audios, etc … Cette boîte à outils est toutefois une version édulcorée et « légère » des logiciels-auteur type Storyline, Articulate ou iSpring, utilisés par les professionnels de la création de modules e-learning.

On parle souvent de « Netflix de l’apprentissage » en parlant des LXP. Le X ou le E de LXP ou LEP font référence à Expérience. Expérience ou exploration d’ailleurs, de la part de l’apprenant, qui va utiliser la plateforme comme Netflix, de façon plus personnalisée, mais aussi plus collaborative, avec ses collègues.

Dans la recherche constante de l’attractivité, de l’ancrage des connaissances et du minimum d’abandons en cours de route, le LXP/LEP va proposer toutes sortes de supports interactifs qui vont pousser à la fois la créativité des créateurs des programmes de formations et l’engagement des utilisateurs.

 

La tendance actuelle

Aujourd’hui, le marché des fournisseurs en SaaS (Software As A Service, je ne parle pas ici des solutions Open Source de type Moodle ou ParcOOroo) se partage entre les mastodontes de plus de 10 millions d’utilisateurs (Cornerstone, CrossKnowledge, Talentsoft, Docebo…) et les start-ups dont le nombre s’accroit chaque année au rythme des levées de fonds et des fusions-acquisitions (360Learning, xPERTEAM, Dokeos, Tactileo, Beedeez, Teach Up, Rise Up, Kumullus, E-Tipi Learning, Solunea, Thinkovery et j’en oublie beaucoup) (*).

On reproche souvent aux leaders du marché de produire des « solutions-bulldozers » qui s’adaptent difficilement aux besoins particuliers des différents utilisateurs. La force des petits est de proposer des modalités de création et de diffusion de modules à la fois plus innovantes et attractives pour les participants (mobile learning ou apprentissage nomade via smartphone, adaptive learning ou apprentissage personnalisé qui s’ajuste en fonction de vos progrès, vidéos interactives) et plus simples, plus intuitives, de plus en plus basées sur l’intelligence artificielle, pour les concepteurs et les administrateurs.

On s’éloigne de plus en plus des formats SCORM des modules e-learning créés avec des outils-auteur, pour multiplier les sources de connaissances (gestes métiers, tutoriels, articles, sources en ligne, podcast…) et progresser vers le Contenu Généré par l’Utilisateur. Tapez ces 3 lettres CGU (ou UGC en Anglais) sur votre moteur de recherche, vous allez être surpris.e !

Les maitres mots que vous retrouverez dans les offres : Accessibilité (Pour tous, y compris en situation d’handicap, et partout), Engagement (éviter les abandons par l’attractivité, la flexibilité et des écrans édulcorés du superflu), Accompagnement (avec un « coaching en ligne » rythmé, bienveillant mais opiniâtre).

Au final, la tendance en terme d’outil de formation est aux « supers LCMS (*), avec

  • Toujours les fonctionnalités de base des LMS, qui permettent de piloter les programmes et d’accompagner les communautés d’apprenants au cours du temps
  • Une boite à outils de création de modules de formation toujours plus performante et plus simple d’utilisation pour le formateur ou l’expert-métier

L’autre tendance forte consiste, à l’opposé, à se passer des LMS, grâce aux API (Application Programming Interface, Migration d’Interfaces de Programmation). Les API sont des liens informatiques qui permettent de relier des applications entre elles. Aujourd’hui, inutile de percer le codage d’une application pour pouvoir ses services ou ses fonctionnalités. Il suffit d’associer les interfaces des applications entre elles, de façon automatique, grâce aux API. C’est ce qui vous permet, par exemple, d’utiliser les services de Google Maps à partir de votre site web. Laissez tomber les as du codage et les LMS, et recherchez plutôt un bon farfouilleur-bidouilleur du Net qui saura ainsi associer entre elles les fonctionnalités de toutes sortes de médias et d’outils disponibles sur la toile pour créer et gérer vos formations.

Plus d’information sur les API en cliquant ici : https://www.journaldunet.fr/web-tech/dictionnaire-du-webmastering/1203559-api-interface-de-programmation-definition-technos-exemples/

En conclusion, quel que soit votre choix d’outil de formation et de plateforme LMS :

C’est une banalité, mais rappelez-vous que la stratégie pédagogique est bien plus importante que l’outil de formation, LMS ou pas. Gardez toujours en tête qu’avant de créer vos formations, il faudra structurer vos programmes et les vendre en interne. Ne pensez pas seulement à vous, mais mettez-vous dans les chaussures :

  • De l’employé « de base », plutôt âgé (mais pas forcément) et pas à l’aise avec les ordinateurs ou les réseaux sociaux.
  • Du personnel administratif qui va devoir effectuer des tâches nouvelles de suivi des participants via son écran
  • De l’expert Métier à qui on va demander de créer un support de formation dans son domaine d’expertise, à l’aide du LMS

Et testez la plateforme pour évaluer le temps d’appropriation pour ces 3 profils. Ça semble évident, mais c’est fait si rarement en pratique…

(*) Voir l’édition 4 du Digital Learning Book (50€ pour télécharger) grâce au lien suivant: https://digital-learning-book.com/recevoir/