On l’appelle « Robot conversationnel » ou « Modèle de langage conversationnel ». Moi, j’aime bien cette définition de ChatGPT™ (= Generative Pre-trained Transformer) : c’est un modèle de prédiction de texte LINGUISTIQUEMENT correct.

Pour utiliser ChatGPT™, il suffit – après inscription sur le site https://openai.com/blog/chatgpt – de taper une phrase ou une question dans la fenêtre de chat. ChatGPT™ génère alors une réponse en utilisant son modèle de langage. Ce modèle contient d’énormes quantités de données textuelles (Tout Wikipedia ne représente que 0,6% des données ingérées par ChatGPT™ !!), ce qui lui permet de comprendre le sens des phrases et de générer des réponses cohérentes et pertinentes. Il opte alors pour celles qui sont le plus correctes dans le contexte d’un chat : c’est ce qu’on appelle l’alignement.

Oui, ChatGPT™ est d’une efficacité redoutable et d’une rapidité renversante. Quel peut être, et quel va être, son impact sur la conception de modules de formation ? Que vous soyez Expert Métier ou Ingénieur Pédagogique, faut-il ouvrir la boîte à outils et l’utiliser … En craignant d’avoir ouvert une nouvelle boîte de Pandore ?

 En matière d’ingénierie pédagogique, que peut faire, et ne pas faire, ChatGPT ?

Je suis allé fouiner sur Internet pour récolter les avis des multiples testeurs. La plupart sont enthousiastes et proposent déjà des formations pour utiliser l’outil. Une minorité apparaît dubitative, voire résignée, mais n’hésite pas à poser les limites du modèle.

Reprenons les 3 stades de la conception d’un module de formation numérisé, et voyons en quoi ChatGPT peut aider pour chacune d’elles.

 1. ChatGPT et la curation

 La curation, c’est recueillir un maximum de matière, de contenus (Power Point, vidéos, images, articles, témoignages…) sur le sujet à traiter. C’est comme réunir un maximum de pièces d’un puzzle sans savoir quelle est l’image à reproduire au final. C’est donc la phase cruciale pour la qualité du module de formation final, mais chronophage, surtout si on part de la page blanche ! Elle est très souvent minimisée, ne serait-ce que pour réduire les coûts.

 Si on considère les différentes sous-tâches de cette étape, voici où ChatGPT peut aider, ou pas :

Indéniablement, ChatGPT™ va permettre d’accélérer ce processus, en complétant les connaissances du formateur et en lui suggérant, illico presto, des synthèses sur chacun des sous-thèmes à traiter. Grâce à la quantité colossale de données qu’il contient, il sera aussi un générateur d’idées très efficace si on manque d’inspiration.

Attention toutefois : selon la question posée, ChatGPT™ peut enfoncer des portes ouvertes ou au contraire interpréter de façon péremptoire dans un sens qui n’est pas le vôtre. C’est là que l’expertise et le savoir-faire du formateur vont devoir s’exercer, pour faire preuve d’esprit critique, pour trier, reformuler, structurer et aboutir à une synthèse (le fameux puzzle) cohérente et conforme aux messages qu’il veut faire passer.

De plus, ChatGPT™ peut faire des erreurs, donner de fausses indications ou des indications qui ne sont pas à jour. Il faut donc rester vigilant.

2. ChatGPT et la création des supports de formation

 Là encore, ChatGPT™ va certainement devenir indispensable pour tout ce qui concerne l’aide à la rédaction, avec les limites indiquées ci-dessous :

 

 

Ce qui ressort de ces analyses, c’est que ChatGPT™ ne remplace pas l’expertise pédagogique du concepteur, pour la création du scénario pédagogique et du storyboard, pour la structure du parcours de formation et l’articulation des modules, pour le choix des modalités de formation, bref, pour tout ce qui fait le cœur du métier de concepteur pédagogique. En revanche, il le fera gagner en productivité, c’est certain.

3. ChatGPT et l’interactivité avec l’apprenant

 C’est peut-être là que ChatGPT™ est le plus étonnant, là où on ne l’attend pas. En permanence, vous cherchez à sortir de l’exposé ex cathedra dans vos modules, en introduisant des questionnaires, des scénarios avec dialogue, des vidéos, toute forme d’interactivité. Puis, vous allez chercher l’engagement de l’apprenant, en l’évaluant, en le relançant, en répondant à ses questions, en organisant des ateliers entre pairs, etc.

Pour tout cela, contrairement à ce qu’on pourrait penser de prime abord, ChatGPT™ contient tous les outils de base pour créer du lien avec l’apprenant. Voici la liste non exhaustive des tâches simples, pratiques, qu’il peut accomplir quasi instantanément, et ça, en tant que créateur de formation, ça va vous parler :

 

 En conclusion, ChatGPT n’est qu’un outil, qui va devenir incontournable

ChatGPT™ est un assistant virtuel capable d’assembler des briques élémentaires de texte et d’en faire un mur qui tient debout, le tout à une vitesse déconcertante.

Mais il faut encore de l’expertise, du savoir-faire et du « jus de cerveau » pour imaginer, créer et structurer une formation. Il ne faut pas seulement « de la data ». Le maçon expérimenté est encore nécessaire !

Alors oui, ChatGPT™, et tous ses concurrents qui ne sauraient tarder, vont s’imposer dans la conception des formations. On parle d’intelligence artificielle et donc d’outils qui ne font que s’améliorer au fur et à mesure qu’on les utilise. Alors, autant s’y mettre dès que possible, la boîte de Pandore est déjà ouverte !

Mais ChatGPT™ n’est qu’un outil, pas une solution. Son potentiel est énorme à condition de bien savoir s’en servir, comme tout outil. Et il n’est pas prêt à remplacer le concepteur de formation, avec ses compétences spécifiques et son expertise.

La première chose à faire, c’est apprendre à lui poser les bonnes questions, pour obtenir les bonnes réponses, pertinentes et inspirantes. Et ça, c’est du boulot !

 

À très bientôt sur le blog

Jean-Michel, le formateur ingénieux de FlexiLearn